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Plissés et autres techniques de relief

L’exposition de Balma comportait une série de patchs réalisés avec des techniques de relief.

Elles s’en étaient données à coeur joie et  toutes les techniques de relief étaient représentées! Yoyos, plissés, tressés, etc.

Hélas cette salle si belle mais éclairée à la lumière artificielle ne se prêtait pas aux photos et les miennes sont donc plus que médiocres ce dont je m’excuse auprès des artistes!

Lorsque j’ai commencé le patch je croyais que la seule façon de donner du relief à mon travail était de matelasser.  J’ai vite réalisé que les quilteuses ne s’étaient pas contentées de ça et avaient cherché à améliorer l’aspect tri-dimensionnel de leur travail. Le trapunto et autres boutis  sont déjà assez efficaces, mais elles voulaient davantage encore.

Pendant longtemps je n’ai connu que 2 techniques. La première était celle du Cathedral Windows. On obtient des résultats très intéressants mais c’est long à faire et consomme énormément de tissu. L’avantage est qu’on peut ajouter une épaisseur de mousse dans chaque carré qui le rendra plus chaud. Et  nos chutes peuvent égayer les fenêtres. Je l’ai beaucoup utilisé essentiellement pour réaliser des dessus de voiture pour les landaus de bébé.

J’ai aussi découvert  ce qu’on appelait  » Prairies Points » et ça m’a enchantée. C’est facile et amusant à faire.  C’était destiné à faire des bordures à l’aspect dentelé et qui changeaient agréablement des biais rectilignes et trop sages à mon goût.

Il y avait aussi des techniques qu’on utilisait à l’occasion pour obtenir un effet spécial :  les yoyos bien sûr mais aussi les ruchés  qui servaient aux dames de Baltimore pour rehausser les fleurs de leurs appliqués. On peut ajouter les smocks qui décoraient la plupart des robes de petites filles et sont une source importante de fantaisies en relief.

Plus tard j’ai découvert les pliages japonais.

Si leur aspect est proche de celui du Cathedral Windows ils ont l’avantage d’être beaucoup plus faciles à faire.

De plus on peut modifier la forme de base carrée, faire des triangles ou des hexagones ce qui les rend faciles à utiliser. On peut aussi les garnir d’une épaisseur de mousse pour la chaleur. Par contre ils ont beaucoup moins de relief que le Cathedral Windows.

Et pour rester  au Japon on a adapté au tissu certaines techniques d’Origami.  Les fleurs ont sans doute été les adaptations les plus populaires, mais on peut utiliser d’autres motifs.

Le quilt marin par exemple utilise des  poissons en pliage ce qui  évite les longues heures passées à les appliquer et donne beaucoup de relief à l’ensemble

Lorsque ma fille s’est installée en Angleterre et que j’ai fréquenté les clubs et expositions de ce pays J’ai découvert  le « Somerset Patchwork » que les anglais utilisaient intensivement et qui permet des tas de variations. selon qu’on met les pointes les unes en face des autres ou qu’on les décale C’est simple à réaliser même si cela exige du soin et de la précision pour que le résultat soit parfait. L’inconvénient est que le nombre d’épaisseurs de tissu impliquées le rend lourd et un peu rigide. Il vaut mieux le réserver à de petits ouvrages,

pointes alignées

pointes décalées

C’est semble-t-il aussi le Royaume Uni et plus particulièrement l’Ile du Man qui a découvert les blocs de patchs réalisés en pliage. Au lieu de coudre les bandes les unes à côté des autres on les pose pliées à l’emplacement convenable . Naturellement chaque bande est sécurisée dans sa position. Mais là aussi l’avantage est qu’il n’est pas nécessaire pour  réussir qu’on soit une couturière expérimentée. cette technique de pliage peut être adaptée à d’autres blocs simples et à une époque on l’employait beaucoup pour faire des blocs miniatures destinés à décorer les arbres de Noël.

Plus récemment sont apparues les planches à plisser. 

Plisser les tissus se fait depuis des centaines d’années. Plis plats, plis creux et le fameux plissé soleil étaient courants sur les vêtements. On pouvait les faire à la maison et je me souviens de ma mère, mètre  ruban dans une main, épingles dans l’autre, mesurant les distances nécessaires pour faire un pli parfait qui serait ensuite fixé au fer. Les pressings pouvaient exécuter ces plissages à la demande . Au départ elles utilisaient de grands gabarits de carton, puis on fabriqua des machines munies de pinces.  On vendait aussi dans les magasins des tissus déjà plissés. Un monde aujourd’hui disparu.

Mes planches à plisser me sont venues d’Australie. Comme la broderie au ruban – ex broderie rococo- il semble que le plissé ait été réinventé dans cette partie du monde et on a créé de petits métiers à l’usage des quilteuses. Je me suis énormément amusée avec car on peut retravailler les plis obtenus pour les déformer, les perler etc.
Il y a d’autres manières d’introduire du relief dans les patchs, je n’ai passé en revue que les plus utilisées.  Je regrette que la mode en semble un peu passée. Or y a quantité d’usages qu’on pourrait en faire

Arbres de Noël

Pendant des années, j’ai consciencieusement décoré le traditionnel arbre de Noël sans lequel Noël ne serait pas vraiment Noël.

Pendant longtemps nous achetions un sapin chaque année mais nous n’aimions pas vraiment participer au massacra annuel qui fait couper tant d’arbres au nom de la célébration de la fête. Nous l’avons alors remplacé par un arbre artificiel. C’était plus satisfaisant au niveau écologique  mais ça ne remplaçait pas vraiment « le vrai ».

Et maintenant que les enfants sont adultes ainsi que les petits enfants  j’ai de moins en moins envie de décorer toute la maison pour les fêtes comme je le faisais autrefois. Et cette année je n’avais rien envie de faire du tout!  J’ai donc cherché une solution et la vue d’un petit film américain me l’a donnée. Il s’agissait de deux enfants dont la maman était si pauvre qu’elle n’avait pas les moyens d’acheter l’arbre et encore moins ceux d’acheter les guirlandes et boules indispensables à sa décoration. La petite fille décidait donc de dessiner l’arbre sur le mur de la chambre et de le décorer avec des capsules de bouteilles de bière  récupérées dans le bar où travaille la maman.

Après tout un arbre n’a pas besoin d’être réel pour exister!  Et on peu aussi faire simplement un panneau mural dont on peut varier la décoration et qui servira tous les ans.

Le premier et le plus simple est simplement composé de triangles. Il conviendra à celles qui préfèrent un panneau « dépouillé. »

Le deuxième  peut être réalisé en pliages superposés façon Somerset patchwork revisité pour des rectangles. Cela donne une impression de relief  et chaque morceau peut être décoré d’une grosse perle dorée ou de petites breloques comme  celles qu’on utilise pour les bracelets.

Le suivant est astucieusement composé de morceaux superposés dont les bords ont été travaillés pour donner l’impression d’une vraie branche tombante. Et aux perles et breloques on a ajouté des guirlandes de perles.

Celui ci est composé uniquement de yoyos cousus sur un fond et abondamment décorés de perles. Il est très beau mais on pourrait le réaliser avec une séries de tissus verts ce qui ferait plus « sapin de Noël »

Une arbre tout simple à base de carrés et de triangles. le choix des tissus lui donne beaucoup de vie et lui aussi est décoré de guirlandes de perles. On a mis en haut une véritable étoile peut être un vestige d’une paire de boucles d’oreilles.

Celui ci  pourrait être réalisé de façon astucieuse avec un centre en forme de cône sous lequel on a glissé une série de somerset -prairies points. Des étoiles sur le fond, des guirlandes de perles et aussi des décorations miniatures multicolores donnent l’impression qu’on a affaire à un arbre véritable.

Le dernier a été  créé avec un simple tissu en forme de triangle appliqué sur un fond. Et en guise de décoration on a suspendu une série de yoyos précédés d’une grosse perle. 

Je ne sais pas encore ce que je vais faire moi même, peut être une simple combinaison des idées précédentes, bien que je sois très tentée par le dernier modèle: dans ce cas j’utiliserais des tissus métallisés pour les yoyos et j’ajouterais sans doute quelques guirlandes. Il n’est pas nécessaire de s’en tenir aux guirlandes de perles d’ailleurs, des rubans de papier coloré pour emballage donneraient sans doute un résultat intéressant surtout si on les fait un peu « tirebouchonner ».