Archives de catégorie : Crazy

L’expo est finie

L’expo s’est terminée  pour la fête des mères. Un public passionné qui est resté des heures à tout examiner et à poser des  questions. Tous ces contacts si sympathiques m’ont fait énormément de plaisir. Le clou de l’exposition n’a pas été un de mes quilts anciens mais une robe que j’avais fait pour ma fille Chantal …. il y a déjà plus de 30 ans ce qui fait que si elle n’est pas encore antique elle est au moins vintage!

J’étais restée perplexe lorsqu’elle m’a demandé ce cadeau de Noël et j’ai profité de l’occasion pour faire des tas d’expériences .

Ma grand mère m’avait enseigné ce qu’on appelait alors la « dentelle de Milan », une dentelle à l’aiguille  faite à partir  d’un lacet bâti sur de la toile d’architecte ( une toile raide comme celle qui garnissait les vestons) . Le lacet était devenu introuvable et internet ne permettait pas encore de faire  des recherches hors de la France. J’ai donc décidé d’utiliser un lacet fin et flexible  qui a l’avantage d’ajouter de la couleur à l’ensemble.

J’ai continué à utiliser le lacet  pour créer des formes. Celui-ci est plus rigide mais le relief obtenu est très intéressant. J’ai aussi fabriqué de petites fleurs au crochet pour décorer les coutures en lieu et place de la broderie.

Et enfin j’ai expérimenté la broderie sur velours. Le velours est difficile à broder puisqu’on ne peut pas utiliser un dessin qui servirait de repère, j’ai donc utilisé un canevas dont j’ai ensuite enlevé les fils.

Nos grands mères contournaient la difficulté en faisant de merveilleuses peintures sur velours. Là aussi j’ai commencé à faire des expériences mais je n’ai pas encore eu le temps d’approfondir.

Pendant l’exposition sont arrivés les tout premiers exemplaires de « Créez votre Patchwork » un livre que Mireille Boss, alors présidente de France Patchwork, avais publié  il y a très longtemps en noir et blanc et qui était épuisé. Je l’ai mis en couleurs ce qui a demandé des heures et des heures de travail car il fallait refaire tous les dessins et moderniser un peu la présentation.  Le peu d’exemplaires que j’avais est parti très vite et j’étais ravie car c’est vraiment un ouvrage sur les techniques de base du patch  et j’avais peur d’en rebuter plus d’une.

Les Crazys de Charles Edouard de Broin

Charles Edouard de Broin déploie pour moi un de ses quilts

Charles Edouard de Broin déploie pour moi un de ses quilts

Rien ne semblait destiner Charles Edouard de Broin à collectionner des patchworks. Ce géologue a passé une grande partie de sa vie à courir le monde pour découvrir des gisements de pétrole. De Sydney à Houston, Texas – où il  a résidé de nombreuses années- en passant par Londres, il a eu l’occasion d’approcher de nombreuses cultures et s’est intéressé à elles.

Son amour de l’art populaire s’est concentré sur le quilt. Il dit  »  pour ces quilts (fascination pour leur géométrie et leur impact graphique) mon intérêt s’est vite transformé en une passion pour leur dimension historique et culturelle, désormais l’objet majeur de mon intérêt pour la pratique. »

Son immense collection a été récemment exposée en deux temps à Paris  dans les superbes locaux de la Fondation Américaine. J’ai pu visiter la seconde partie de l’exposition qui avait été consacrée plus spécialement aux Crazys.

Galerie de la Fondation Américaine

Des centaines de crazys ont été exécutés dans le Royaume Uni est aux Etats Unis pendant les quelques 40 années où il a été la tendance dominante dans le monde du patchwork. Lancée par l’exposition organisée  à Philadelphie  en 1876 pour fêter le centenaire des Etats Unis  la folie du crazy s’est éteinte aux environs de la première guerre mondiale.

Il s'agit peut être d'au quilt "de deuil" que l'on posait sur le cerceuil

Il s’agit peut être d’au quilt « de deuil » que l’on posait sur le cerceuil

Cette mode a touché toutes les couches de la société : des modestes crazys en lainage aux somptueux crazys en tissus précieux,  utilitaires (de nombreux crazys sont matelassés et ont servi dans la vie quotidienne) ou simplement décoratifs ils témoignent des conditions d’existence des femmes de l’époque. Les ménagères ornaient les coutures d’un simple point de chausson , les riches bourgeoises oisives dont la broderie était l’occupation principale ont déployé leurs talents pour réaliser des oeuvres époustouflantes.

détail  quilt " à la roue"

Les crazys de Charles Edouard de Broin sont d’une qualité exceptionnelle. Il y a une variété de styles tout à fait remarquable romantiques ou graphiques, multicolores ou à dominante noire qui témoigne du sens artistique et de l’imagination des réalisatrices. J’en ai photographié quelques uns , j’aurais aimé les prendre tous, mais aucune photo ne peut rendre vraiment la richesse et le charme des pièces présentées.

tangage

quilt au cygne

Le crazy quilt américain, nécessité et création

J’APPREND CE MATIN QUE SI VOUS  VOULEZ ASSISTER À LA CONFÉRENCE VOUS DEVEZ VOUS INSCRIRE  . Mais je pense que si vous venez impromptu vous serez bienvenues…. 

Conférencière : Denise Saint-Arroman, artiste brodeuse
Date : 26 février 2015, de 17h30 à 19h00
Lieu : Archives départementales – ToulouseRenseignements : Conseil général – Archives départementales – 11 bd Griffoul Dorval 31400 Toulouse. Tél : 05 34 31 19 70Entrée libre et gratuite


Depuis des siècles les femmes américaines cousent des quilts (patchworks). Cette technique dont l’origine se perd dans la nuit des temps est devenue le symbole de l’Amérique et un art à part entière accueilli par les musées.

Mais il témoigne aussi de la vie des femmes qui les ont réalisés. Simples ou sophistiqués, maladroits ou inspirés , il se sont transmis de génération en génération. C’est un art vivant qui nous émeut justement parce qu’il évoque la vie familiale, la chaleur du foyer.

A travers quelques exemples de « crazy » victorien nous allons plonger dans l’histoire de ces femmes , ressentir comment elles ont exprimé leur besoin de création et d’évasion en réalisant ces objets utilitaires indispensables à la survie de leur famille.

 

Dessiner ou pas .

Lorsqu’on veut broder un tissu le problème est toujours de dessiner le motif sans que le travail terminé soit gâché par des traits de stylo ou de crayon visibles. Certes on a inventé les stylos qui s’effacent au lavage ou même à la lumière. Je n’aime pas vraiment les utiliser car ils contiennent des produits chimiques susceptibles d’endommager le tissu à long terme. James Hunting  a inventé une méthode astucieuse: le dessin est reproduit sur un organdi de soie faufilé sur la pièce à broder. Lorsque le contour est fait au fil à broder on enlève l’organdi et la pièce a une apparence impeccable ( je schématise beaucoup mais c’est l’idée).

Et voilà que l’autre jour j’ai repris un des crazy anciens de ma collection pour le restaurer. Un de ses  charmes vient de la superbe bande de satin brodé qui encadre le quilt. Malheureusement cette bande était très endommagée car la soie à broder n’avait pas résisté au temps.

le crazy au ruban de satin

le satin hélas renvoie la lumière et ma photo initiale n’est pas très bonne

Et lors que je me suis penchée dessus le miracle s’est produit: la brodeuse avait très soigneusement reproduit son dessin avec un crayon à papier…. et je n’ai eu qu’à suivre les marques qu’elle avait faites il y a si longtemps. En plus il restait suffisamment de fil pour me guider dans le choix des couleurs. Qui me dira maintenant qu’il faut effacer le dessin qu’on veut broder?

La bande telle qu’elle était à l’origine

Début de la restauration: les tiges nouvellement brodées

Début de la restauration: les tiges nouvellement brodées

Des quilts pour mon anniversaire

Pour mon anniversaire j’ai eu droit à un merveilleux cadeau: deux crazys victoriens anciens. J’étais enchantée. Naturellement je n’ai pas eu droit à des quilts dignes d’un musée ( les généreux donateurs n’auraient pas eu les moyens de me les offrir) et ceux que j’ai reçu étaient bien abîmés. Mais j’en ai été d’autant plus contente que cela m’a permis d’en apprendre davantage sur la vie menée par ces quilts. Continuer la lecture

Crazy et Guipures

Mon amie Annick vend – entre autres choses- de merveilleuses guipures. Bien sûr il me fallait les essayer tout de suite.

J’ai donc créé ce tout petit crazy pour les mettre en valeur.

Et si vous êtes aussi enthousiasmée que moi vous pouvez retrouver Annick aux puces des couturières de la fête du fil qui auront lieu le 15 Août à Labastide Rouairoux (Tarn)