L’agriculture intensive détruit peu à peu toute la vie sauvage autour de chez moi.
Aussi, lorsque il y a quelques jours j’ai vu un écureuil sauter dans les arbres j’ai cru assister à un miracle . Et il m’a semblé nécessaire de l’immortaliser. J’ai un peu triché. j’avais fait cet arbre il y a longtemps, je me suis contentée d’ajouter les écureuils.
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Boroboro
Ma fille est une passionnée de culture japonaise. l’autre jour elle m’a parlé des Boroboros qu’elle avait vus au Victoria and Albert Museum…. et j’ai eu envie de vous en parler aussi.
Les japonais sont des gens économes qui, comme nous, ont connu la pauvreté. Les vêtements étaient rares et chers. Le coton, cette plante tropicale qui ne pouvait pas être cultivé dans certaines régions froides et la soie étaient réservés aux riches. Les paysans et pêcheurs portaient des vêtements de chanvre et même ceux-là devaient être ménagés pour durer aussi longtemps que possible. Parfois on se les passait d’une génération à l’autre. Le gaspillage suscite du «mottainai» mot qui exprime un sentiment de regret. Les réparations nécessitées par l’usure du tissu sont donc effectuées avec beaucoup de soin.
Les japonais vivent selon le concept du «Wabi-Sabi,» qui voit la beauté dans la simplicité et l’imperfection. De plus la réparation a une dimension spirituelle et lorsqu’on répare l’objet on répare aussi l’esprit. La restauration ajoute donc de la valeur à l’objet réparé, cela cicatrise aussi bien le corps que l’esprit. Cette idée trouve son expression la plus haute dans le Kintsugi , cette pratique qui consiste à réparer les poteries avec de l’or. Les réparations du tissu sont donc considérées comme un ajout estimé qui doit être aussi artistique qu’utile. Naturellement au bout d’un certain nombre de réparations le vêtement ou la couverture deviennent un patchwork de pièces diverses et colorées qui racontent l’histoire du vêtement et des personnes qui l’ont porté de la même façon que certains patchwork américains.
Ce type de patchwork porte le nom de «boroboro», dérivé du mot japonais qui signifie recréer et réparer des tissus en lambeaux à l’aide de pièces maintenues et renforcées par des points de sashiko, ce qui permet de prolonger son existence. Le boroboro est généralement associé aux tissus indigos de chanvre utilisé par les classes pauvres.
Chaque génération superposant de nouvelles pièces à celles qui existaient déjà on finissait par ne plus voir et reconnaître le tissu d’origine. Mais cette juxtaposition d’indigos qui nous semble si belle était une source de honte pour certains Japonais car cela leur rappelait leur pauvreté passée.
Lorsque le Japon devint une société industrielle dans laquelle les nouveaux vêtements ou couvertures s’achetaient facilement le boroboro perdit sa raison d’être et sa popularité. Maintenant on se rend compte qu’il fait partie de l’histoire du pays et se doit d’être reconnu. Il a eu le même rôle utilitaire que les jeans actuels. Et les créateurs de vêtements fabriquent des vêtements qui imitent le style boroboro.
En partant de diverses photos de vêtements je vous ai créé un manteau et je vous montre les diverses étapes qu’il traverse pendant la durée de son existence …. du vêtement neuf au boroboro.
La Technique
La technique elle-même est quelque chose entre le crazy et l’appliqué
Les pièces sont posées à bord vif sur le fond (on ne ménage pas de repli pour la couture). Je vous conseille donc de choisir des tissus à trame serrée qui ne s’effilochent pas. Pour assurer la solidité de l’ensemble on les fait se chevaucher d’1cm environ.
Ajoutez en jusqu’à recouvrir le fond
Une fois que le fond est recouvert on lie fond et les pièces avec un point de sashiko exécuté avec un coton épais.
La plupart du temps les japonais utilisaient simplement des lignes de points avant sur toute la surface. Elles doivent être assez rapprochées pour que le maintien soit parfait. Il est important de bien recouvrir les zones de recouvrement des pièces.
On peut aussi utiliser divers points de sashiko pour rendre l’ensemble visuellement plus agréable. Mais si vous faite ainsi les pièces seront moins bien maintenues à l’endroit où elles se chevauchent.
Tournesols
Je déteste la monoculture et ce qu’elle fait à nos campagnes et à leurs sols mais je ne sais pas rester insensible à la magnificence des tournesols en fleur. Plus tard dans la saison ce seront des tiges noires et desséchées mais ils commencent juste à s’ouvrir et ce matin ils se nourrissaient avidement du soleil de Juillet.
Cette fleur spectaculaire a inspiré les quilteuses et permet d’ensoleiller une maison grâce à ses jaunes et ses bruns.
Pour réaliser une fleur de tournesol vous pouvez utiliser toutes sortes de techniques:
Le très classique Drunkard path
Le Kaléïdoscope
Ce patron de « Crafty’s.com » utilise une technique secrète qui permet d’obtenir un effet de courbe sans couture
La même technique, une fois développée permet de réaliser un panneau spectaculaire
Pétales en relief et yoyo pour le centre, un quilt tout simple mais très mignon
Un fond élaboré à base de carrés sur lequel se détache une unique fleur en relief par Suzanne Pöns
Une autre utilisation des carrés sous forme de « timbres postes » pour le centre
Sunflower-Art-Quilt-Jen’s pattern
Et pur finir un quilt utilisant plusieurs techniques
Marlin Turner
Lorsque je vous avais montré les photos de Sidayala vous avez pu juger de la qualité du travail des quilteuses d’Afrique du Sud. En voici un nouvel exemple.
Usha International Limited est une compagnie spécialisées dans les articles de maison- machines à coudre Janôme, fers à repasser, ventilateurs, matériel de cuisine etc. Et sa clientèle est essentiellement en Asie.
Elle vient d’organiser un premier festival de quilts à Chennaï La grande gagnante de ce festival a été Marlin Turner pour son » Royal Doulton Delft or Wedgewood » Ce quilt merveilleux a été inspiré par les fameuses porcelaines bleues qui ont fait la célébrité de Delft et de Wedgewood.
Classique et pourtant original ce quilt avait déjà fait sensation en Mars 2018 à Dubaï. Pendant le IQS Dubai 2018 Quilt Exhibition.
Et en 2014 un autre de ses quilts « Passion Lives on » avait gagné le « Best of Show » dans le même IQS exhibition de DubaÏ. (J’aurais aimé trouver une meilleure photo mais elle ne semble pas exister!)
Marline Turner de Pietermaritzburg, Kwa Zulu-Natal en Afrique du Sud a une passion pour l’appliqué et voudrait communiquer cette passion à tous ceux qui suivent ses cours. Pourtant on trouve peu d’informations sur cette artiste discrète: les photos de ses quilts sont pratiquement introuvables et même si on aimerait en savoir davantage sur son travail on reste sur sa faim. Quel dommage que l’Afrique du Sud soit si loin, j’aurais bien voulu aller travailler mon appliqué avec elle!
L’automne est là
Les arbres ont tardé à perdre leurs feuilles cette année mais le vent d’autan de ces derniers jours s’est chargé de les nettoyer.
Les modèles de feuilles sont nombreux. Piécés ou appliqués ils permettent de faire aisément des quilts spectaculaires. Et toutes les nuances de vert, brun, roux ou jaune peuvent être employées.
Certaines aiment les alignements sages,
ou moins sages
d’autres préfèrent les faire tourbillonner.
On peut aussi les combiner avec d’autres blocs
Ce quilt astucieux combine 4 petits blocs de feuilles et un bloc alternatif décoré d’angles colorés…. un système analogue à celui qu’on utilise pour les chaînes irlandaises mais dont l’effet est indéniable.
Ce quilt magnifique créé pour les « Assiniboine Circle Quilter’s » utilise une combinaison de carrés et de feuilles avec une grande maîtrise de la couleur
ou les réaliser en « positif négatif ». Là aussi une combinaison astucieuse de carrés et de triangles formant alternativement les feuilles ou le fond
Les applications permettent aussi de très belles créations très simples
ou plus sophistiquées
Bref les feuilles n’ont pas fini de vous séduire ou de vous étonner
Lévriers
Entre des problèmes administratifs à régler et un peu de patch je n’ai pas eu le temps d’ajouter des photos.
En fait je voulais terminer un panneau mural que j’avais commencé . Au départ je svais que je voulais consacrer ce panneau aux lévriers. Et puis j’ ai décidé d’en profiter pour faire des ombres chinoises. C’est une de mes passions récurrents , j’avais déjà utilisé le procédé sur deux quilt : La chanson de Tessa et le quilt aux chats. J’aime l’effet produit par ces silhouettes qui se détachent sur un fond. De plus j’avais trouvé sur le net des dessins polynésiens représentnt des lévriers noirs sur fond blanc. C’était sans doute une impression de type batik, j’ai utilisé l’appliqué machine qui se prête mieux à la décoration de fonds piécés.
Et des lévriers en ombre chinoise permettent de célébrer tout particulièrement les lévriers noirs. Comme le savent tous les amoureux des animaux les animaux noirs – chiens ou chats – ont beaucoup plus de mal que les autres à trouver des adoptants.
Voilà le résultat de mes efforts! J’aime bien le résultat obtenu .
Apoutsiak, le Petit Flocon de Neige
La plus ancienne tradition polaire qui soit est française (dit Wikipédia)
Il y a plus de deux mille ans, Pytheas le Marseillais, astronome, navigateur et aventurier, partit vers le nord à la recherche des sources de l’ambre. Il alla jusqu’à Thulé … un pays où « les nuits étaient longues, où il faisait froid et où le ciel et la mer se confondaient parfois en une seule masse grisâtre ».
Le récit qu’il fit, à son retour, parut si incroyable aux hocheurs de têtes omniscients de l’époque qu’on le traita de menteur, surnom qu’il conserva jusqu’à nos jours. »
Paul Emile Victor est né à Genève mais il passa son enfance dans le Jura. Dés l’enfance il ne rêve que de voyages, la polynésie ou le pôle nord l’attirent. Pour satisfaire cette passion il oriente ses études vers des métiers lui permettant de voyage, l’école centrale de Lyon puis l’école de la marine marchande de Marseille. Il fait aussi son service militaire dans la marine.
Il organise en 1934 sa première expédition polaire. Le Commandant Charcot (médecin et explorateur polaire – le premier à avoir passé un hiver au pôle nord) le dépose, avec trois compagnons (Michel Perez, Robert Gessain, Fred Matter), pour un an sur la côte Est du Groenland, chez les Eskimo d’ Ammassalik. « Vivre avec les Ammassalimiut, ou comme l’un des leurs, écrit – il, c’est vivre au milieu des glaces, des glaciers et des icebergs, et chaque jour avec le risque d’y laisser sa peau. »
Début 1936, il retourne au pôle et traverse le désert de glace du Groenland (l’inlandsis), d’ouest en est, en traîneaux à chiens, avec Robert Gessain, Michel Perez et Eigil Knuth. Comme toujours il a l’appui du docteur Charcot qui le fait bénéficier de son expérience médicale, lui fournit des médicaments pour soigner les esquimaux et lui prête son navire « le Pourquoi Pas« . Il restera ensuite seul au Groenland et s’installe à Kangerlussuatsiaq (côte est, 66° N) où il vit au sein d’une famille inuit pendant quatorze mois, « comme un eskimo parmi les eskimos ».
A partir de 1937 il enchaîne les raids en traîneaux pour découvrir l’arrière pays toujours en compagnie de son fidèle compagnon Kristian. C’est ainsi qu’il explorera les alentours du Mont Forel et réalisera de nombreux relevés topographiques et cartes géographiques.
Toute sa vie il ira périodiquement au pôle, sera un défenseur ardent de l’homme et de son environnement.
La connaissance intime et l’amour de la vie polaire qu’il a acquises pendant ses séjours, il va la transmettre à travers une série de livres. Bien que la plupart soient extrêmement intéressants et instructifs je n’en n’ai lu que des extraits. Mais un de mes trésors les plus précieux est un petit manuel écrit et dessiné par ses soins à l’intention des enfants: Apoutsiak, le petit flocon de neige publié en 1948.
J’ai découvert avec stupéfaction qu’il était encore édité et qu’on pouvait l’acheter chez Amazon.
Ce livre m’a fait rêver toute mon enfance. Il décrit fidèlement les conditions de vie de ces esquimaux qu’il a tant aimé à travers la vie de l’un d’entre eux « Apoutsiak ». Et cela m’a inspiré un petit quilt réalisé il y a très longtemps pour un de mes petits enfants. Ce patch n’existe plus il était si usé que ma fille a laissé son aîné l’utiliser pour envelopper les poissons de sa pêche, une belle fin pour un patch dédié aux esquimaux.
J’ai utilisé les images du livre pour composer le fond. Les pingouins du devant proviennent d’un tissu trouvé dans une boutique – tissu dont la vue a ravivé ma nostalgie d’enfant. Et mon bassin couvert de glace par les gelées récentes m’a donné envie de le partager avec vous.
Cristaux de glace
Ce matin mon bassin était complètement gelé. Je regardais la surface lisse que le soleil ne parvenait pas à faire fondre et ça m’a rappelé un quilt que la glace m’avait inspiré il y a très longtemps.
Les cristaux de glace ont des formes magnifiques et toujours différentes on en colle souvent sur les vitres en hiver, on les utilise pour décorer les sapins de Noël et je me demandais comment les reproduire pour en décorer un patchwork. Après plusieurs essais j’ai opté pour la solution dentelle ou plutôt guipure.
J’ai dessiné la forme de base sur un grand papier que j’ai scotché sur une planche
et j’ai disposé mes morceaux de guipure le long des lignes de base. Lorsque la forme obtenue me plaisait je maintenais les divers morceaux avec des points invisibles.
Lorsque j’ai eu terminé une série de cristaux de tailles diverses, je les ai disposés au hasard (ou presque) sur un fond de satin turquoise clair.
Le matelassage machine imite les traces laissées par les patineurs.
Je me suis beaucoup amusée à créer tous ces cristaux et même si ce patch inhabituel n’est pas le meilleur que j’ai fait il reste un très bon souvenir pour moi.
Les appliqués collés de Annie Lullie
L’invention de l’auto-collant double face qui se fixe au fer à repasser a révolutionné la technique de l’appliqué. On colle au fer un des côtés du collant sur le tissu, on découpe la forme voulue, on la dispose sur le fond et on colle de nouveau. L’ensemble sera consolidé par un point de broderie machine ou un matelassage machine également. Le travail fini n’aura demandé qu’une fraction du temps qu’aurait impliqué un appliqué traditionnel.
Je ne suis pas une fan de ces méthodes mais je reconnais qu’elles permettent de créer de fort belles choses. Les quilts flamboyants de Annie Lullie en fournissent une preuve indiscutable. J’aime beaucoup ses courbes souples, ses couleurs éclatantes et pourtant harmonieuses. Voici ceux sur lesquels j’ai flashé
La fête du muguet.
Hier c’était le premier Mai et l’air s’est empli de l’odeur des brins de muguets échangés. Le temps pourtant ne s’y prêtait pas…. Ce premier Mais semble avoir été le plus froid qu’on ait connu depuis 1949 et le vent soufflait avec une violence presque inégalée aussi.
Mais comment ignorer que cette fleur est le symbole du printemps. Selon la légende elle aurait été créée par Apollon pour que les muses aient un tapis doux et parfumé sur lequel marcher. Les chrétiens, eux, estiment que que cette fleur naquit des larmes versées par la Vierge Marie au pied de la croix où avait été suspendu son fils.
Quelle que soit l’origine de la fleur il semble que son rôle de porte bonheur lui ait attribué très tôt dans l’histoire. Le roi Charles IX en aurait offert à son entourage dés 1561… L’année précédente lors de sa visite dans un château on lui en avait offert dans ce but et il avait trouvé la coutume si charmante qu’il avait décidé de la maintenir.
Lorsque la France devint républicaine Fabre d’Eglantine institua une « fête du travail » mais il associa le muguet au « jour républicain« … La fleur blanche du muguet avait une allure trop royaliste et il convenait de la convertir aux nouvelles idées! Le muguet ne sera associé à la fête du travail qu’au début du XXème siècle, peut être pour permettre aux travailleurs d’aller « au muguet » dans les bois de Chaville.
Il existe peu de patchwork illustrant cette fleur. Il faut dire que sa petitesse et la multiplicité des clochettes ne se prête pas vraiment à la technique. La plupart des modèles que j’ai retrouvés sont appliqués ou brodés.
Par contre cela m’a permis de découvrir un site extraordinaire que je ne saurais trop vous conseiller de visiter. »AaaaaaaaaClothes Retro & Vintage »
Ce site est consacré aux vêtements anciens et j’ai passé un long moment à admirer les merveilles qu’il présente. On savait vraiment habiller les femmes à ces époques là. Bon, bien sûr il y avait un revers à cette médaille et la condition féminine n’était pas terrible… mais de si jolis vêtements valent peut être quelques concessions.
Et je termine avec un quilt hawaïen qui célèbre le muguet – je n’aurais pas cru qu’il y en avait à Hawaï. Pour celles qui redoutent la complexité du dessin des quilts hawaïens celui-ci est proposé en kit